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La censure (ou l' examen d'une autorité décidant de ce qui peut être publié et diffusé (livres, journaux, films... ) existe depuis l'Antiquité et a revêtu de nombreuses formes pendant les siècles et les différents régimes politiques qui se sont succédés.
Cette forme de censure se poursuivit durant l'époque romaine : Auguste fit brûler les écrits de Labienus, mais il fit aussi exiler Ovide.Cependant, la société romaine a été assez libérale concernant les libertés d'expression et de croyance de son peuple. L'étendue de l'Empire romain a été telle que cette tolérance semblait particulièrement nécessaire afin de préserver l'Empire des guerres de rébellion. Ce fut avec l'avènement de l'empereur Constantin que s'instaura la censure religieuse.
Cet empereur fit par exemple disparaître les écrits d'Arius, théologien lybien. La censure se poursuivit avec violence avec l'arrivée de l'empereur Théodose Ier: de nombreux ouvrages furent brûlés, car considérés comme hérétiques (contraires à la religion d'Etat, qui était le christianisme).
Les conciles, en interdisant aux fidèles de lire des ouvrages considérés comme hérétiques, inaugurèrent la censure préventive, qui se développa grâce à l'invention de l'imprimerie. Cette diffusion rapide des idées hérétiques effraya l'Eglise, qui devait réagir. La période de l'Inquisition fut fatale à la liberté de pensée : l'Eglise soumit les imprimeurs à l'obligation de transmettre les ouvrages au clergé avant des les imprimer sur papier; C'est ainsi que le pape Alexandre VI établit la censure chez tous les peuples soumis à l'autorité religieuse de Rome. Par une bulle de 1504 il défendait aux imprimeurs d'éditer aucun écrit qui n'eût été soumis à l'examen de l'archevêque, de ses vicaires ou de ses officiaux, le tout sous peine d'excommunication et d'une amende fixée en chaque cas par l'autorité ecclésiastique.
De plus, l'Eglise constitua de nombreux tribunaux chargés de punir violemment les crimes d'hérésie. Cette censure sévère s'est appliquée pendant plus de 500 ans, dans toute l'Europe, et a inspira une grande terreur parmi la population.
Les différents pays européens, effrayés par la diffusion de la Réforme protestante, continuèrent la censure, dans le but d'endiguer la diffusion du protestantisme. François Ier, monarque français, fit ainsi interdire l'impression d'ouvrages et leur diffusion sans l'examen et l'autorisation préalable de l'Université de théologie.
En ce qui concerne le théâtre, relativement libre durant le XVème siècle, cela changea avec l'avènement du XVIIème siècle : le procureur du roi était désormais chargé de surveiller les différentes pièces et d'interdire celles qui pourraient choquer le roi ou le clergé. C'est ainsi que les pièces de Molière (notamment Tartuffe) furent très souvent censurées.
En 1752, l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert est à son tour censurée: le contenu politique est philosophique de cette oeuvre est contesté.
Un siècle plus tard, en 1852, Louis-Napoléon Bonaparte, premier président de la République française, établit un ensemble de mesures préventives afin de contrôler la presse. Les journaux ne respectant pas ce décret pourront être suspendus ou pire, supprimés en cas de récidive.
Durant la première Guerre Mondiale, la censure préventive sera largement appliquée : elle entre en vigueur le 4 août 1914. On ne veut surtout pas que les femmes de soldats sachent les conditions de vie de l'armée et que la population perde le moral, et donc qu'on perde la guerre. Le courrier sera donc lu par les autorités et censuré en cas de nécéssité. Le 12 octobre 1919, un an après la fin de la guerre, la censure est levée.
On retrouvera la censure sous les régimes nazis et fascistes, et pendant la Seconde Guerre Mondiale.
De nos jours, de nombreux pays comme la Chine utilise encore la censure, notamment pour la presse.
Sources :
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